La désolation se laissait entrevoir sur les visages de la population du territoire de Masisi, écartées des élections générales organisées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le mercredi 20 décembre, de suite de la situation sécuritaire précaire dans la zone.
La discrimination, c’est le mot utilisé par Neema Pay-pay, femme leader pour qualifier la décision de la CENI. « En tout cas, on ne sent pas bien parce que nous sommes exclus », dénonce cette femme. Pour elle, la population a grandement besoin de choisir ses représentants, malgré la situation sécuritaire volatile.
« On nous a privés les élections au moment où, nous avons aussi besoin de choisir des candidats qui doivent plaider pour nous, pour les problèmes du territoire de Masisi », a laissé entendre Neema Pay-pay.
Un sentiment d’exclusion prend forme. Un revendeur des crédits estime que les habitants de Masisi, ne font plus partie de la République démocratique du Congo. « On n’est pas congolais parce qu’on n’est pas reconnus. Les congolais sont en train de voter, donc, on n’est pas congolais », se console ce jeune.
Cette situation n’est pas première en RDC. Déjà à 2018, le territoire de Beni et la ville de Butembo ont été écartés des élections générales, en raison de l’épidémie à virus Ébola. Pour cette année, les territoires de Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu et Kwamouth dans le Maï-Ndombe sont mis à l’écart pour des raisons sécuritaires.
Signalons ici que d’après la Commission électorale nationale indépendante, ces entités seront rattrapées une fois que la situation pourra s’améliorer sur le terrain. La population votera à tous les niveaux sauf le président de la République, qui sera déjà en fonction au moment de leur choix.
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