La reprise des hostilités entre le M23 et l’armée congolaise dans le territoire de Masisi (Nord Kivu), intensifiées par des bombardements a occasionné des déplacements de la population dans plusieurs villages des territoires de Masisi et Rutshuru.
Parmi les déplacés de cette guerre qui sont arrivés en ville de Goma figurent aussi les pygmées. Ils vivent avec d’autres communautés dans différents camps des déplacés à l’instar du site de Lushagala 1, situé au quartier Mugunga en commune de Karisimbi.
Cependant, ce conflit armé a bousculé le cursus scolaire des enfants pygmées en déplacement. Ces derniers n’étudient plus. Certains pygmées vivant dans ce site de déplacés Lushagala 1 s’inquiètent de l’avenir de leurs enfants faute de ne pas aller à l’école.
A quelques jours de la rentrée scolaire, prévue le 02 septembre 2024, l’angoisse s’empare des familles pygmées. Une femme pygmée de quatre enfants que nous avons rencontré dans ce site, s’inquiète de l’avenir de ses enfants privés de tout apprentissage depuis le déclanchement des hostilités entre les Fardc et le M23 dans leur village au cœur du territoire de Masisi. Elle demande aux autorités congolaises d’instaurer des salles de classes scolaires dans leur milieu de refuge.
« Nous n’avons pas de moyens, nous lançons un cri d’alarme auprès des autorités afin qu’elles nous aident pour que nos enfants puissent aussi étudier. Depuis longtemps, nous n’avions pas les moyens de faire étudier nos enfants et aujourd’hui nous souffrons dans le site de déplacés sans assistance. Dans l’ancien temps, nous vivions de la forêt, mais aujourd’hui c’est compliqué. C’est pourquoi nous plaidons auprès du gouvernement car les Pygmées sont marginalisés. Les autorités nous ont oublié, nous souffrons dans tous les sens, nous souffrons comme des déplacés, nous manquons où habiter et nous manquons les écoles pour nos enfants. Nous voulons faire étudier nos enfants pour qu’ils puissent aussi évoluer et aller de l’avant » poursuit cette femme déplacée pygmée.
Notons que la journée mondiale des peuples autochtones (pygmées) a été célébrée le 9 Août dernier. Malgré la présence des pygmées déplacés dans ce site, ils disent n’avoir pas été conviés à participer aux activités de cette commémoration en ville de Goma, ajoute notre source.
Cet article est produit dans le cadre du Projet de Renforcement des capacités des journalistes et médias du Nord-Kivu pour une information de qualité, cohésive et inclusive. Financé par la DDC à hauteur de 50 000 dollars américains, soit 75% du budget et mis en œuvre par l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), section Nord-Kivu, le projet vise à améliorer les compétences des journalistes sur l’ensemble de la province. Cette étape de production intervient après la formation en juin dernier, des journalistes dans les villes de Goma Beni et Butembo sur les techniques de production de reportages de grande qualité, sensibles aux conflits et au genre.
MUNGUIKO THIERRY Horneyssie