Favoriser le bien-être psychologique des journalistes en leur offrant un espace de soutien et d’outils concrets pour gérer le stress lié à leur travail dans des zones de conflit, c’est l’objectif d’une journée d’échanges tenue ce 22 juillet à Serena Hôtel de Goma. C’était à l’occasion de la journée nationale de la liberté de la presse.

Célébrée sous le thème : « Nord-Kivu, le coût psychologique du journalisme en zone de conflit », cette journée a permis à plus de 80 professionnels de médias, de réfléchir sur les techniques de gestion du stress, en présence du représentant de l’autorité provinciale et d’un psychologue de renom.

La Présidente de l’Union nationale de la presse du Congo, section du Nord-Kivu a peint un environnement stressant : entre conflits armés, troubles politiques, catastrophes naturelles et violations des droits de l’homme, des situations traumatisantes auxquelles sont quotidiennement confrontées les journalistes.

« Cette réalité ne doit pas être sous-estimée », insiste Madame Rosalie Zawadi, au regard des conséquences néfastes non seulement sur le bien-être « mental » mais aussi et surtout, que ses effets peuvent considérablement affecter la capacité des journalistes à exercer de manière « professionnelle » et « éthique ».

La guerre d’agression que subit la République démocratique du Congo vient exacerber le journalisme au Nord-Kivu. Cette nouvelle donne a entraîné des conséquences « dévastatrices », exposant les journalistes à des dangers, à la censure et par dessus tout, contraignant certains journalistes à quitter leurs milieux.

« Cette situation de conflit prolongé a engendré de peur, d’instabilité, exacerbant le stresse, l’anxiété et de traumatisme » auprès des journalistes, qui mettent en péril leur vie pour informer le public. La violence, les menaces et les représailles dont ils sont souvent victimes, ont un impact profond sur leur santé mentale, entraînant parfois des détresses psychologiques et le désespoir, a expliqué Mme Rosalie Zawadi.

Le représentant du gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Directeur de cabinet Albaz Kabaya a commencé son speech avec une compassion envers les journalistes qui pour certains, ont perdu leurs outils de travail et ceux qui ont été contraints de fuir leurs entités, et ceux qui ont perdu la vie en exercice de leur métier.

Le Directeur de cabinet reconnait les défis auxquels sont confrontés les journalistes, tenant compte du contexte : le stress, la pression et les risques « innombrables », accentués par le stress post-traumatique en raison de l’explosion aux événements traumatisants, l’hypervigilance et l’épuisement emotionnel qui peuvent avoir des conséquences profondes sur le bien-être physique et mental.

M. Albanz Kabaya encourage les journalistes à « prendre du recul, à prendre soin d’eux-mêmes et surtout de s’entourer de soutien », en raison de la nature « exigeante » et « épuisante » du travail de journaliste. Il a rappelé l’accompagnement du gouvernement pour relever ces défis.

De son côté M. Henri Kabeya, psychologue a reconnu que la situation est très préoccupante. Il a indiqué que les professionnels des médias ont besoin d’un soutien, d’un encadrement, d’une sensibilisation et d’une formation qui a trait au stress professionnel et au soin psychologique de santé mentale. Pour lui, la prévention débute par l’information : la situation, ses défis, les conséquences, les signes et les signaux d’alarme.

Cette activité a connu l’accompagnement de la Direction de Développement et de la Coopération DDC, à travers le projet de renforcement des capacités des journalistes et médias du Nord-Kivu pour une information de qualité, cohésive et inclusive. Un projet exécuté par l’UNPC Nord-Kivu depuis le mois de mai 2024.

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